Le marché de l’automobile électrique augmente exponentiellement dans le monde. En France il représente environ 10% des ventes de véhicules en 2021. A terme il devrait être majoritaire, voir même exclusif, en lien avec la lutte contre les émissions de CO2 et donc le réchauffement climatique.
Mais cette nouvelle technologie implique de former les techniciens de toute une activité au danger électrique. En conséquence les prescriptions sur la prévention des accidents du travail d’origines électrique sont donc applicables à ces nouveaux véhicules et la norme NF C18-510 donne naissance à la norme NF C18-550.
Pour assurer la traction des véhicules et avec une grande autonomie, les batteries deviennent des générateurs avec des tensions et des capacités très importantes.
En conséquence l’opérateur se retrouve exposé, bien sûr, à un risque de court-circuit beaucoup plus puissant mais aussi au risque d’un choc électrique par contacts direct avec une pièce nues sous tension ou sur un défaut d’isolement, lesquels pourraient entrainer potentiellement des blessures importantes ou la mort.
En effet Les seuils tensions de 25V en alternatifs et de 60V en continu, ainsi la capacité de 180 AH sont souvent largement dépassés.
Ce sont les seuils pour lesquels la norme NF C18-550 demande aux employeurs, après analyse du risque, que les salariés soient formés et autorisés à travailler sur ces installations électriques mouvantes, en cohérence avec les 9 principes généraux de prévention vis-à-vis des risques électriques.
Avant tout le danger doit être supprimé donc pas de présence de pièces nues sous tension et l’organisation du travail demandera une mise hors tension complète ou partielle.
Ensuite tout maintient de tension demandera au constructeur ou à l’opérateur, une mise hors de portée par les protections collectives, soit par enveloppes selon lesquelles le contact direct avec le doigt est impossible (IP2X) mais aussi par isolation des conducteurs ou des parties actives soit encore par une délimitation des zones dangereuses ou/et réglementées d’accès.
Bien sur dans les Zones dangereuses, les équipements de protections individuelles, le tapis et les outils appropriés sont obligatoires.
Le travail sur véhicules électriques demande donc une organisation et un savoir faire en matière de sécurité qui implique déjà l’employeur pour l’analyse des risques, les besoins, l’organisation du travail et les moyens à mettre en œuvres mais aussi les opérateurs pour les appliquer afin de ne pas avoir d’accidents.
A ce titre L’employeur doit désigner et former ses salariés à savoir faire les opérations de la conception jusqu’aux services de secours en sécurité et la normes NF.C.18-550 décline celles-ci en plusieurs titres réparties en trois grandes familles :
- les opérations non électriques B0L (la mécanique et la carrosserie),
- les Opérations électriques BEL essais, BRL, BCL, B1L, B2L (sur chaine de traction)
- Et enfin des opérations particulières B1XL, B2XL (opérations batterie, dépannage remorquage, service secours. Etc…).
Pour en savoir plus sur les formations cliquez : ici.
- La lettre B donne le domaine de tension des véhicules, on reste en très basse tension ou en basse tension.
- La lettre L désigne une habilitation électrique sur un Véhicule électrique.
- Les chiffres ou les lettres entre le B et le Le désignent les Opérations que vous êtes autorisé à faire.
- La lettre V permet le travail pour les électriciens au voisinage d’une pièce nue sous tension.
Tout cela est donc factualisé sur une carte d’habilitation que vous délivre l’employeur.
C’est votre carte d’identité électrique.
N’oublions pas quand même que l’employeur doit s’assurer avant de parler d’habilitation que les salariés soient compétents en termes de métier sur les Opérations demandées et qu’ils soient aptes médicalement à tenir le poste de travail.
En termes de sécurité le Hasard ne fait pas bien les choses et la préparation des opérations avec l’objectif prioritaire de supprimer le danger reste la règle numéro une même sur les véhicules électriques.
Il est à noter tout de même que les constructeurs ne laissent plus aucune pièces nues pouvant être sous tensions sans protection IP2X y compris les connectiques.
Cela limite déjà énormément les situations risquées et donc les Opérations dangereuses nécessitant une organisation de travail conséquente.
Néanmoins dès que la chaine de traction est impliquée pour des travaux ou encore plus pour un accident la formation des opérateurs est une évidence la NF C18-550 reprend tout son sens !